menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

La folie pour VDP, la victoire pour Merlier

11 0
14.07.2025

Dans la 9e étape, entre Chinon et Châteauroux (174,1 km), nouvelle victoire au sprint du Belge Tim Merlier (Soudal). Van der Poel et l’un de ses équipiers (Alepecin) ont tenté un coup de bluff en partant dès le kilomètre zéro. VDP n’a été repris qu’à 700 mètres de la ligne d’arrivée…

Châteauroux (Indre), envoyé spécial.

Acte I, scène I. Subrepticement, malgré nous, les âmes célestes des routes de juillet donnèrent un parfum de joyeuseté en réenclenchant, l’espace d’un instant, la fabrique de nos Tours d’enfance. Avant de rallier Châteauroux (174,1 km), la 9e étape s’élançait de Chinon pour la première fois. La commune fit ainsi son entrée dans le club des villes-étapes, après avoir reçu la visite des coureurs de l’ancien Tour d’Indre-et-Loire, puis de la Roue Tourangelle. Cité des merveilles, avec sa forteresse royale, composant un ensemble médiéval composé de trois châteaux (Coudray, Milieu, Saint-Georges). La patrie de François Rabelais redonna le goût des Lettres au chronicoeur. D’un trait de plume, Antoine Blondin disait de sa passion pour les Géants et « son » rendez-vous annuel : « Le Tour, c’est la fête et les jambes, une épreuve de surface qui plonge ses racines dans les grandes profondeurs. Il arpente la géographie mais sa propre histoire le porte. »

Cet État dans l’État, qui confine parfois à l’état de grâce, continue d’aduler la visitation topographique de notre grande généalogie nationale. Contrairement au tracé de 2021, qui arrivait déjà à Châteauroux, mais partait de Tours, les suiveurs cette année n’eurent pas le loisir de visiter les châteaux de la Loire. Il y a quatre ans, les organisateurs avaient fait passer le peloton devant dix merveilles de notre Histoire (Amboise, Clos Lucé, Chenonceaux, etc.). Cette fois, ce fut une descente vers le sud (Châtellerault), puis direction plein est par la traversée d’un bout du parc naturel régional de la Brenne. Comme la veille, le tracé était dépourvu de difficultés, donc promise aux routiers-sprinteurs. À moins que deux-trois bordures, par vent de travers, ne viennent perturber le scénario écrit à l’avance.

Acte I, scène II. Chemin faisant, la France qui se retrouvait ici dessinait la carte éclatante et chamarrée d’un territoire dans ses limites et sa grandeur, toujours rehaussée par son patrimoine ancestral. Roland Barthes expliquait : « Il y a dans le Tour des vestiges nombreux d’inféodation, ce statut qui liait pour ainsi dire charnellement l’homme à l’homme. » Et il précisait : « La géographie du Tour est, elle aussi, entièrement soumise à la nécessité épique de l’épreuve. » Nos forçats éprouvèrent-ils cette mélancolie d’une........

© L'Humanité