Benjamin Lucas : « Les entreprises doivent apprendre à être redevables devant la puissance publique et les Français »
Le député Benjamin Lucas est rapporteur de la commission d’enquête sur les défaillances de l’État face aux plans de licenciements. Il rendra son rapport mi-juillet. Pour l’Humanité, il livre sa réflexion sur ce qui doit changer pour protéger les salariés.
Devant la multiplication des plans de licenciements dans le pays, le parlementaire, qui siège au groupe Écologiste et social, a enquêté sur la passivité de l’État et la rapacité du patronat. Il appelle à renforcer le pouvoir des syndicats et envisage la création d’une haute autorité de contrôle des aides publiques.
Face à la casse de l’emploi, y compris dans des secteurs économiques clés, comment l’action de l’État doit-elle évoluer, selon vous ?
Les critères du licenciement économique doivent absolument être revus pour que les choses soient examinées à l’échelle du groupe et non d’une seule usine. Il faut, de plus, vite définir ce qu’est la sauvegarde de la compétitivité, dont les contours sont flous. Et l’administration publique doit avoir un droit de regard dès le départ de la procédure pour apprécier le motif économique du licenciement.
Aujourd’hui, le contrôle du juge est en toute fin de procédure. En cas de plan de sauvegarde de l’emploi, les élus devraient aussi avoir un droit de veto suspensif. On ne cesse de parler de la valeur travail : revalorisons les travailleurs en donnant plus de pouvoir à leurs représentants ! Je propose donc de doubler le nombre d’administrateurs salariés.........
© L'Humanité
