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« Même le régime de Vichy n’a pas osé le discuter » : comment le gouvernement bafoue les principes républicains et propulse le RN en s’attaquant au droit du sol

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10.02.2025

Tandis que François Bayrou souhaite engager un débat public sur ce qu’est « être français », son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en a donné une vision basée sur la religion et la couleur de peau. Une rupture profonde avec les principes républicains.

Le pire est sans doute que cela ne choque plus. Qu’un ministre classe des êtres humains en fonction de leur apparence ou de leur culte ne suscite en 2025 aucun appel massif à la démission, à peine une indignation. C’est pourtant bien ce qu’a développé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, jeudi sur LCI, pour justifier sa volonté de restreindre le droit du sol sur tout le territoire français : « Là (à Mayotte – NDLR), vous avez un exemple, sur un petit territoire, d’une société totalement déséquilibrée par les flux migratoires. Or, ce sont des musulmans, ils sont noirs… Voilà. C’est simplement qu’aucune société, quelle que soit la culture, ne peut supporter une proportion où il y a, comme disait le premier ministre, une submersion. »

Pour Bruno Retailleau, les immigrés seraient donc dangereux pour notre société surtout s’ils sont « noirs » et « musulmans » ? Ou est-ce en ces termes qu’il désigne les Mahorais ? En utilisant ces mots en plein débat sur le droit du sol, le ministre de l’Intérieur va dans tous les cas plus loin que ses saillies anti-immigration habituelles. Une expression à rebours de la conception républicaine, indifférente à la couleur de peau et la religion. Une insulte à l’article 1er de la Constitution, selon lequel la France « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion........

© L'Humanité