Classique, rock, electro : les trois pépites du mois d’avril de l’Humanité
L’Humanité a sectionné trois albums sortis dans les bacs au mois d’avril.
Réputés pour leur approche novatrice du répertoire baroque, Raphaël Pichon et son ensemble Pygmalion excellent depuis quelque temps déjà dans l’œuvre de Jean-Sébastien Bach. On se souvient des Messes brèves qui les avaient fait connaître il y a une quinzaine d’années, dont celle de 1733 qui servira de canevas à la Messe en si mineur, chef-d’œuvre testamentaire du cantor de Leipzig.
C’est cette œuvre monumentale au contrepoint labyrinthique et à la ferveur saisissante que le jeune chef sert enfin au disque, dans son entièreté, après l’avoir rodée au concert. Il y a trois ans, Pichon s’était frotté à la non moins imposante Passion selon saint Matthieu et c’est avec le même parti pris solaire qu’il magnifie cette synthèse de l’art choral de Bach : les tempi vifs et souples, les arêtes saillantes, les bois et les cuivres fruités, un quintette de chanteurs au sommet (mention spéciale à la soprano Julie Roset) et un chœur époustouflant dissipent les brumes luthériennes.
« Gloria in excelsis Deo (…) Et in terra pax » (Gloire à Dieu en haut des cieux (…) et paix sur terre) enchaîne la première partie de l’œuvre liturgique. Pichon joue si bien des contrastes qu’il en viendrait à colorer l’office pour célébrer une humaine et universelle condition.
J.S Bach, Messe en si mineur, par Raphaël Pichon et l’ensemble Pygmalion, Harmonia........
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