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Apiculteurs : Les néonicotinoïdes ne sont pas nécessaires

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Extinction des insectes, réduction des cheptels, pollution des sols… Les éleveurs d’abeilles alertent sur les conséquences sanitaires et économiques liées à la réintroduction de ces insecticides sur le marché.

« Une abeille qui absorbe des néonicotinoïdes meurt dans les trois jours. Depuis qu’on utilise ces insecticides, nous avons perdu 70 % des insectes », égrène Gérard Bernheim dans un sourire douloureux. L’apiculteur enfile sa combinaison blanche, sans rabattre la capuche de protection, et s’avance vers le rucher tout en continuant son explication. « Pour faire un gramme de miel, une abeille fait en moyenne quatre-vingts voyages de nectar. Mettons que le champ de récolte se trouve à un kilomètre de la ruche, imaginez la distance qu’elle parcourt chaque jour. » Et tout ce qu’elle peut potentiellement assimiler.

À ses côtés, Jean-Paul Ville, également apiculteur, hoche la tête en signe d’approbation. En face d’eux, elles sont plus d’une centaine à bourdonner autour d’une dizaine de ruches collectives installées à la Maison de l’environnement de Vert-Saint-Denis, en Seine-et-Marne. « En période de pollinisation, une abeille vit entre quatre et huit semaines. C’est une bosseuse née », plaisante l’apiculteur en soulevant le couvercle d’une ruche.

Derrière une vitre transparente, des milliers d’abeilles ouvrières travaillent à produire du miel. « Vous voyez ces petites taches blanches sur la vitre ? Cela veut dire qu’il faut ajouter une nouvelle caisse car elles n’ont plus de place pour déposer leur miel », complète Gérard Bernheim, 85 ans, qui a passé quarante ans dans les ruches et........

© L'Humanité