Guerre des étoiles, Starlink, désastre écologique, Katy Perry… Astrocapitalisme, les zinzins de l’espace
À l’instar d’Elon Musk ou Jeff Bezos, plusieurs milliardaires états-uniens se sont rués vers la conquête spatiale, qu’ils perçoivent comme une porte ouverte vers un capitalisme infini. Ce qui soulève la question de la nécessité d’un moratoire sur cette nouvelle industrie aux impacts environnementaux vertigineux.
Elle a exaucé son « teenage dream » (rêve d’ado), comme elle le chantait en 2010. Le lundi 14 avril, la popstar Katy Perry s’envolait dans l’espace à bord de la fusée New Shepard de la société Blue Origin, propriété du multimilliardaire Jeff Bezos, pour un voyage suborbital – à environ 100 km du sol – d’une dizaine de minutes. Cinq autres femmes, dont Lauren Sanchez, épouse du fondateur d’Amazon, ont eu le privilège de réaliser ce tour express en apesanteur. Coût carbone de la promenade : 15 tonnes de CO2, soit ce qu’un homme est censé émettre en huit ans s’il veut respecter la trajectoire de l’accord de Paris.
Ce raout d’ultras riches a fait hurler sur le plancher des vaches, tant il est la quintessence de tout ce qui nous conduit à notre perte. Mais le tourisme spatial n’est que la face émergée d’une stratégie de conquête délirante dont les tenants, menés par Elon Musk et sa puissante entreprise SpaceX, ne sont pas près de redescendre sur terre.
Selon une enquête du Washington Post en date du 26 février, en vingt ans, l’homme le plus riche du monde a perçu 22,6 milliards de dollars d’aides, de financements et de commandes publiques pour le compte de SpaceX. Les deux tiers ont été alloués au cours des cinq dernières années, sous la présidence de Joe Biden. Celui qui se la joue flibustier des dépenses fédérales en a largement bénéficié pour bâtir son empire.
Le décollage de SpaceX n’était pourtant pas gagné. Il a fallu attendre un contrat de 1,6 milliard de dollars avec la NASA fin 2008 pour que les fusées de Musk servent à des vols vers © L'Humanité
