« Si vous n’avez rien à manger, il est évident que vous partirez » : comment la surpêche européenne pousse les jeunes Sénégalais sur la route des Canaries
Au large de l’Afrique de l’Ouest, l’Océan Atlantique est devenu un cimetière humain. Dans une enquête parue mardi 13 mai, l’ONG Environmental Justice Foundation livre des témoignages poignants de candidats à la traversée et réclame de l’Union européenne, des autorités sénégalaises et des industriels de la pêche la fin de cette horreur.
De même que la Mer Méditerranée, l’Océan Atlantique est devenu un véritable charnier. Un drame s’y joue dans un silence assourdissant, sur ce qu’on appelle la route atlantique, entre l’Afrique de l’Ouest et les îles Canaries (Espagne) au large des côtes marocaines : 9 757 morts recensés en 2024, en plus des quelque 6 000 exilés qui ont péri en mer l’année précédente, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, soit la route migratoire la plus meurtrière au monde. Afin de mettre en lumière ces milliers de destins brisés et de pointer du doigt les responsables, l’Environmental Justice Foundation (EJF) publie mardi 13 mai un rapport inédit sur la question.
En cause, la surpêche et la pêche illicite sévissent dans les eaux sénégalaises. Ces activités – telles que le chalutage de fond -, menées par les flottes européennes et chinoises, entraînent un déclin des ressources poissonneuses et donc une crise du secteur de la........
© L'Humanité
