Les Département et Territoires d’Outre-Mer (DOM-TOM), longtemps présentés comme des territoires d’exception, incarnent aujourd’hui un modèle de développement en échec. Malgré des transferts financiers conséquents, ces régions subissent une pauvreté structurelle, une économie peu diversifiée et une exposition croissante aux risques climatiques. Leur forte centralisation et leur dépendance aux aides publiques entravent le développement durable. Pour surmonter ces défis, l’autonomie économique, la transition écologique et l’innovation territoriale doivent être renforcées. Le tableau ci-dessous illustre ces problématiques en mettant en évidence l’évolution de plusieurs indicateurs clés entre 2000 et 2024.

Tableau 1 : Indicateurs socio-économiques et environnementaux des Outre-Mer (2000-2024)

Indicateur

2000

2010

2020

2024

Taux de pauvreté (%)

38

35

42

40

Taux de chômage (%)

30

27

25

23

PIB par habitant (€)

12 000

15 500

17 800

20 000

Dépendance aux aides publiques (%)

70

65

60

58

Importation des biens de consommation (%)

75

78

80

82

Part de l’agriculture dans l’économie (%)

15

10

Part des énergies fossiles dans le mix énergétique (%)

95

92

90

88

Coût des catastrophes climatiques (M€/an)

250

500

1000

1200

Part des emplois publics dans l’économie (%)

35

37

40

42

Source : Banque de France, 2024

Il met en évidence un taux de pauvreté persistant, une forte dépendance aux importations et aux énergies fossiles, ainsi que le coût croissant des catastrophes climatiques. Parallèlement, il souligne la progression du PIB par habitant et la hausse des emplois publics, illustrant les défis d’un développement plus résilient et durable.

Un modèle d’assistance qui entretient la pauvreté plutôt que le développement

L’État injecte des financements considérables pour réduire les inégalités en Outre-Mer, mais ce modèle d’assistance perpétue une dépendance économique et freine l’essor du secteur privé. Une approche plus résiliente passe par une stratégie axée sur l’innovation, l’industrialisation locale et l’intégration régionale. Les inégalités restent profondes, comme l’illustre l’écart de pauvreté entre Mayotte (42%) et la métropole (14%) (INSEE, 2019).

Les transferts financiers visent à atténuer le coût de la vie plutôt qu’à structurer une économie durable. Avec 80% de biens importés et un surcoût de 30% à 50% par rapport à la métropole (OCDE, 2023), l’Outre-Mer reste dans une économie de survie, freinant sa souveraineté économique. L’emploi y est largement dominé par le secteur public, bien plus qu’en métropole, comme l’illustre le graphique suivant.

Graphique 1 : Comparaison de la part des emplois publics entre La France métropolitaine et les Outre-Mer (2024)

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