Le supermarché et la loi de la caisse automatique
Notre appréhension du supermarché a trait à la situation contemporaine qui est la sienne, à savoir celle de son actuelle prépondérance : car, le supermarché aujourd’hui est prépondérant, majoritaire. Sa disponibilité, sa facilité accessible et compréhensible partout, sans qu’on n’y objecte quelque question, la seule interrogation à son endroit serait-elle alors trop vaine ? qu’en savons-nous ! notre première assomption ici est simplement celle – positive ou négative, voire ni l’une ni l’autre – d’un savoir-supermarché, voire d’un savoir nécessaire pour super-acheter dont tout digne grand consommateur a priori se pourvoie.
Les lignes qui suivent n’ont pour but de tracer la généalogie, sinon la scénographie, de ce choix consumériste : l’individu au caddie, face à l’étalage de rayon, en mesure de progressivement décider la valeur de son besoin, comme le produit qu’il y choisit. Notons cet homme (marche aussi pour la femme) cependant être seul – sans intermédiaire – avec le produit, s’en saisir conformément à ce que son emballage lui inspire pour peut-être le reposer, avant d’en consulter un autre, etc. jusqu’à l’aboutissement d’un choix définitif.
Savoir super-acheter repose sur cette indéniable qualité du client-consommateur qu’est celle de décider sans aide quelconque : décision fondée sur l’intégrité d’une marque et d’un emballage, d’une qualité d’abord figurative et immédiate (ce que je vois du produit avant sa consommation) sans commune mesure avec l’ancienne pratique d’épicerie tributaire d’une connaissance accrue de la denrée vendue, dépendante de l’épicier placé derrière son comptoir, maître de sa marchandise.
Sans doute, le supermarché agit sensiblement, dans l’usage comme les mœurs, à l’encontre de la « familiarité » du patron épicier, petit commerçant, sur le tout-client ; le libre-service revendiqué de grande surface, à l’inverse, contribuant à libérer, sinon abolir, le réseau social de voisinage parfois étouffant de la trop traditionnelle épicerie. Pourtant, des décennies après le total avènement super marchand, nous autres, ses grands consommateurs (non plus petits clients), sommes parfois, à rebours, saisis d’émotion à l’instant d’entrer en contact – chez le caviste, boucher, boulanger… petits commerçants – avec l’extraordinaire singularité d’un vendeur, qualifié et hâbleur, qu’on croyait autrement disparu ! Le commérage sans doute a du bon s’il se contient, comme il rappelle opportunément le « pittoresque » de l’achat d’antan.
C’est dans la direction du savoir super-acheter quotidien, comme de sa réactualisation au gré des........





















Toi Staff
Sabine Sterk
Gideon Levy
Penny S. Tee
Waka Ikeda
Daniel Orenstein
Grant Arthur Gochin
Beth Kuhel