Intelligence artificielle, travail et emploi : des relations équivoques
L’intelligence artificielle (IA) est partout : dans nos moteurs de recherche, nos logiciels de traduction, nos voitures, nos smartphones, nos robots domestiques … et de plus en plus dans nos bureaux et nos usines. Depuis la montée en puissance de l’intelligence artificielle générative (comme ChatGPT, Mistral AI, Gemini ou Claude), la question de son impact sur le travail et l’emploi est au centre des débats économiques, politiques et sociétaux.
Certains y voient une révolution technologique comparable à l’imprimerie ou à l’électricité, capable de décupler la productivité. D’autres redoutent une fracture définitive au sein du marché du travail provoquée par des vagues de chômage technologique sans précédent. Entre ces deux visions extrêmes, que nous disent les chercheurs ? Et comment interpréter les signaux, parfois contradictoires issus de l’actualité ?
Une crainte récurrente : l’outil a raison de l’humain
L’idée que la technologie détruit des emplois n’est pas nouvelle. À chaque grande vague d’innovations — de la machine à vapeur à l’automatisation des processus — des voix se sont élevées pour alerter sur le risque d’un chômage de masse. L’histoire a parfois donné tort à ces prédictions alarmistes : à long terme, les gains de productivité ont été associés à la création de nouveaux emplois, de nouveaux secteurs, de nouveaux besoins (et vice et versa).
Mais, pour certains, l’IA pose un défi particulier : elle ne se contente pas de remplacer la force musculaire, comme la robotique industrielle, mais aussi la force cérébrale, en particulier concernant les tâches cognitives et créatives. C’est le cas des assistants et autres secrétaires, des commerciaux, des traducteurs…, ou même, pour certaines tâches, des enseignants, des scientifiques, des concepteurs, des journalistes ou des programmeurs et analystes informatiques et autres métiers intellectuels (Acemoglu, Simon, 2023).
Une étude de Goldman Sachs (2023) estime que 300 millions d’emplois dans le monde pourraient être affectés dans les 3-4 années à venir par l’automatisation via l’IA. Mais attention ! Cela ne signifie pas qu’ils seront tous supprimés. Il s’agit d’emplois où une part significative des tâches pourrait être automatisée ; ce qui doit entrainer une transformation profonde du travail et de sa représentativité. Pour comprendre ladite transformation, nous devons faire la distinction entre automatisation et augmentation du travail humain : l’automatisation désigne le remplacement des humains par des machines ou des algorithmes, comme, par exemple, les chatbots ; l’augmentation désigne l’assistance apportée par la machine à l’humain, pour accroître ses capacités. C’est le cas d’un médecin aidé par un système d’aide au diagnostic, ou d’un développeur qui utilise un assistant de codage........





















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