Qui s’y frotte s’y pique
Quand on donne un coup de pied dans un nid de guêpes, il faut s’attendre à se faire piquer. Ces jours-ci, ce ne sont pas tant les guêpes qui piquent qui me préoccupent que les syndicats et les partis politiques qui se piquent entre eux. Et pendant qu’on se gratte la conscience à les regarder aller, c’est la démocratie participative qui fait une allergie.
Quand un parti politique commence à jaser sur les syndicats de la fonction publique, ça sent rarement le vent frais. Et quand un syndicat de cette même fonction publique commence à flirter ouvertement avec un autre parti, on n’est plus dans la représentation : on est dans le marketing politique. Un syndicat représente des gens aussi diversifiés que le sont les opinions exprimées dans un salon de profs un jour de pluie. Il n’a pas — ou ne devrait pas avoir — la prétention de préférer un camp politique à un autre quand il s’agit de parler au nom de tous.
Un syndicat fort, c’est un syndicat neutre, qui défend, mais qui ne milite pas. C’est un syndicat qui protège, pas un syndicat qui prêche. Et surtout : c’est un syndicat qui consulte réellement ses membres avant de s’arroger la voix de tous. Or, de plus en plus, on entend le murmure d’acteurs du milieu de l’éducation qui se demandent pourquoi diable, en pleine ère numérique, il faudrait encore se taper une soirée syndicale à 20 h. Pourquoi ne pas voter en ligne ? Pourquoi un procès-verbal prend-il deux heures à adopter, alors qu’il suffirait d’un clic pour qu’une majorité........
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