Ce qui a changé depuis la Politique nationale d’aménagement du territoire
Il y a trois ans, le gouvernement a adopté la toute première Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (PNAAT) pour le Québec. Ce grand geste était issu de deux constats alarmants. D’une part, nos pratiques d’aménagement ne permettaient ni de faire face aux problèmes immédiats (comme les inondations récurrentes), ni de se préparer aux défis émergents (comme les changements climatiques, la transition énergétique ou la sécurité alimentaire). D’autre part, en l’absence d’une vision claire et d’un pilotage affirmé, trop d’acteurs prenaient des décisions contradictoires ou incohérentes, voire remettaient à plus tard la prise en compte de certains enjeux.
La solution s’imposait : réunir, dans un document ayant le statut de politique nationale, des principes fondamentaux et une vision d’ensemble, puis revoir les pratiques afin de s’y conformer.
Trois ans plus tard, qu’est-ce qui a changé depuis l’adoption de la PNAAT ?
Tous les acteurs et actrices du territoire vous le diront : on n’a jamais autant travaillé ! Partout au Québec, on s’affaire à réviser les documents de planification territoriale pour se donner de nouvelles visions de développement. La tâche est ardue, car les nouveaux schémas d’aménagement doivent, dorénavant, permettre de répondre aux besoins de l’heure et de mieux traverser les crises à venir. Chaque municipalité locale et régionale doit notamment estimer les besoins en habitation, connaître ses ressources en eau, identifier ses éléments patrimoniaux, renforcer les corridors écologiques essentiels à la biodiversité, choisir les milieux les plus propices à la mobilité durable et à la santé pour y concentrer son développement futur.
Ce que la politique nationale a bien réussi, c’est de redonner de l’importance à l’aménagement du territoire, du moins........
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