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Plusieurs dieux tu adoreras!

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27.09.2025

Dans l’histoire des idées, on est trop souvent porté à voir les religions monothéistes, à l’exemple du christianisme, du judaïsme ou de l’islam, comme une forme de « progrès » par rapport aux religions polythéistes qui, péjorativement, sont alors qualifiées de païennes, d’idolâtres ou de dépassées.

Pourtant, lorsqu’on compare ces deux systèmes de croyances et leurs mythologies respectives selon des critères de tolérance, d’ouverture, d’inclusion, de curiosité et de paix, nous n’avons pas le choix de donner la palme aux religions polythéistes. Je m’explique.

Les adeptes des religions monothéistes sont convaincus, chacun de leur côté, d’adorer le vrai Dieu, le seul et unique, celui qui aurait été révélé par des textes sacrés dont Il serait l’auteur ou, à tout le moins, le grand inspirateur. Comme l’explique Maurizio Bettini dans son essai Éloge du polythéisme, « il s’agit d’un principe inhérent aux trois grands monothéismes et fondé sur la nature exclusive qui caractérise dès les origines le dieu d’Israël : un Dieu unique qui n’accepte ni ne supporte l’existence d’autres dieux face à Lui ou en dehors de Lui ». Devant cette attitude de fermeture, il n’est pas surprenant que les autres dieux, ceux des autres, soient dépeints comme de faux dieux ou des êtres maléfiques et ceux qui adhèrent à ces fausses croyances comme des païens, des incrédules ou des mécréants qu’on proposera parfois d’éliminer.

D’ailleurs, c’est souvent un Dieu querelleur, vengeur, guerrier et même jaloux que nous proposent ces visions monothéistes : « Vous démolirez leurs........

© Le Devoir