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Ces prothèses numériques qui fragilisent les jeunes

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23.05.2025

Lors d’un séjour à Paris en mars dernier, j’en ai profité pour revisiter les grands musées de la capitale française, chose que je n’avais pas faite depuis plus de 25 ans ! Si j’ai été surpris par le nombre de touristes qui s’y trouvaient, j’ai surtout été étonné par le comportement qu’adoptent les visiteurs devant les œuvres que nous proposent ces différents musées.

Nombreuses sont les personnes, et particulièrement les plus jeunes, qui ne prennent plus le temps d’apprécier les chefs-d’œuvre devant elles. Cachés derrière leurs téléphones, qui font office ici de boucliers protecteurs, ces touristes de l’ère numérique préfèrent recueillir des données et pixéliser la réalité. Fini le face-à-face avec l’œuvre matérielle où, campé dans le moment présent, le spectateur prenait le temps de se laisser envahir par l’émotion. Terminée l’époque où on s’accordait un temps de réflexion pour tenter de saisir le sens d’une œuvre et l’intention de l’artiste.

À la manière de ces chalutiers qui, sans discernement, raclent le fond des océans à l’aide de leurs immenses filets de pêche, ces touristes de l’ère numérique vont parfois jusqu’à scanner à toute vitesse les allées des musées, comme dans une sorte de plan-séquence, dans le but d’afficher ensuite leurs plus belles prises sur les réseaux sociaux.

Ce qui se passe dans les musées n’est évidemment qu’un exemple. Vous savez autant que moi qu’il en va dorénavant ainsi dans la vie de tous les jours ou lors de la plupart des grands événements qui se déroulent sur la planète.

La décision du ministre de l’Éducation Bernard........

© Le Devoir