L’empathie devient un sentiment de plus en plus suspect par les temps qui courent. Des ouvrages comme Le péché de l’empathie de Joe Rigney ou L’empathie toxique d’Allie Beth Stuckey ont trouvé plusieurs lecteurs chez les chrétiens évangéliques et certains politiciens républicains aux États-Unis.

Que reproche-t-on à ce doux sentiment ? D’être trop généreux à l’endroit des plus démunis, des minorités et des marginaux, d’aider sans distinction les déshérités de la planète, de pouvoir devenir, en somme, une nuisance ou même un danger pour la société dans son ensemble ; d’autant plus que cette « mauvaise » forme d’empathie irait, selon eux, à l’encontre des enseignements bibliques, c’est-à-dire de la parole de Dieu, lorsqu’il est question d’avortement, d’homosexualité ou d’identité de genre !

Comment des croyants et des idéologues peuvent-ils en venir à pareille perversion du raisonnement ? Ma réponse : en prenant l’effet pour la cause. En s’imaginant que la morale et les valeurs humaines prennent leur source dans la religion.

Pour ces croyants, c’est grâce aux textes sacrés, à la parole de Dieu et à ses commandements que les êtres humains parviennent à adopter des valeurs morales qui vont par la suite s’incarner dans des comportements d’entraide, de partage, de pardon, de solidarité, de respect, etc. Pour eux, c’est l’existence de Dieu et sa célébration à travers la religion qui permettent aux êtres humains de vivre en harmonie et en paix. Sans Lui, les hommes se retrouveraient........

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