La guerre et la paix
Pour pouvoir parler de paix, il faut savoir ce qu’est la guerre. C’est un truisme. Mais c’est un peu la clé des débats douloureux qui auront lieu prochainement au sujet de la guerre entre la Russie et l’Ukraine (et donc, potentiellement, de la paix qui pourrait s’établir entre ces deux pays).
Pendant des millénaires, la guerre a fait partie, je ne dirais pas du quotidien, mais de la normalité de l’humanité. Il arrivait régulièrement qu’un empire, un État, une cité entre en guerre contre un de ses voisins et parvienne à le vaincre ou soit vaincu par lui. Il en résultait un état de paix parfois durable (la fameuse pax romana), le plus souvent précaire (les deux adversaires fourbissant alors leurs armes en vue de la revanche). La guerre était rarement perçue comme une bonne chose, mais elle était considérée comme un outil parmi d’autres au service des États et de leurs souverains, lorsque ceux-ci cherchaient à accroître leurs richesses, leur pouvoir. La guerre n’était, comme l’écrira Clausewitz, que « la continuation de la politique par d’autres moyens ».
Au XXe siècle, les horreurs inimaginables dues à la Première puis à la Seconde Guerre mondiale (rappelons que celle-ci a causé la mort de plus de 50 millions d’êtres humains, sans parler de la destruction partielle ou totale de centaines de villes) ont mené à la création d’instances juridiques internationales qui ont déclaré illégale toute guerre d’agression. C’est au nom de ce principe que les pays occidentaux ont fermement........
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