Une rentrée parlementaire entre arrogance et entêtement
Le théâtre de la période des questions offre rarement une pièce d’anthologie. Même lorsqu’il s’agit du fort attendu premier affrontement entre deux protagonistes. Outre quelques flèches bien envoyées, les échanges entre Mark Carney et Pierre Poilievre se sont déroulés sans grands éclats et, surtout, sans faire avancer les débats. Derrière le rideau de ce spectacle parlementaire, toutefois, se sont révélés ce sentiment de droit acquis qui prévaut même en contexte minoritaire chez les libéraux et l’enracinement clientéliste des conservateurs les ayant pourtant mal servis jusqu’ici.
En cette vraie rentrée parlementaire — celle du printemps n’ayant été que très brève et s’étant déroulée en l’absence de Pierre Poilievre, dans l’attente de sa réélection aux Communes —, le premier ministre Carney et le chef de l’opposition conservatrice essaient tous deux de se réinventer. Le premier, en banquier devenu politicien néophyte. Le second, en politicien pugnace repenti, soucieux de corriger l’excès de partisanerie. Ni l’un ni l’autre ne s’avère particulièrement convaincant.
Mark Carney a beau sembler s’amuser de son manque d’aise parlementaire, déstabilisé par le chahut de ses adversaires et peinant à leur servir une réplique efficace dans les quelques secondes allouées à la période des questions, sa........
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