Une «imputabilité» à degrés variables
Un premier ministre en fonction se sort rarement indemne d’une comparution en commission d’enquête. Par définition, il y passe sur la défensive, à se disculper d’avoir erré ou fait preuve de négligence. François Legault aura au moins été soulagé d’avoir réussi là où d’autres ont échoué, devant la commission Gallant, en évitant de se voir piégé dans de flagrantes contradictions. Mais plaider la plus complète ignorance, en s’évertuant d’autre part à regagner la faveur populaire, n’est pas ce qui inspire la plus grande confiance.
Combatif, le premier ministre Legault s’est présenté devant la commission d’enquête publique sur le fiasco SAAQclic en distribuant les blâmes dans l’échec du virage numérique.
L’ancien gouvernement libéral, d’abord, accusé d’avoir signé en 2017 un contrat informatique ne protégeant pas suffisamment le gouvernement contre d’éventuels retards et dépassements de coûts. Tous conviendront qu’il est déplorable, comme le dit M. Legault, que ce soient l’État et les fonds publics qui « s’étouffent » avec la facture ajoutée. Le premier ministre n’a toutefois pas justifié le fait que son propre gouvernement, caquiste, a à son tour modifié ce contrat sans le corriger.
La faute revient ensuite et surtout, dénonce M. Legault, aux hauts dirigeants de la Société........
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