Souveraineté paradoxale
Le premier ministre Mark Carney affectionne les symboles. Dans les premiers jours suivant son élection à la tête du Parti libéral, en mars, le nouveau venu en politique s’est envolé en tout premier lieu vers la France et le Royaume-Uni, terres de deux des trois peuples fondateurs du Canada. Une riposte métaphorique, mais aussi manifeste, aux velléités expansionnistes du voisin américain. Ces absurdes menaces d’annexion d’un « 51e État » demeurant obstinément au répertoire du belliqueux président Donald Trump, jusque dans le Bureau ovale de surcroît, Mark Carney renchérit en invitant cette fois-ci pour affirmer la pleine souveraineté du Canada… le roi Charles III. Un traditionalisme peut-être tout naturel pour cet ex-citoyen britannique ayant étudié et travaillé sur place pendant des années, mais qui, ici, détonne royalement.
Mark Carney confiera la lecture du discours du Trône qui proclamera l’ouverture de son tout premier mandat parlementaire non pas à la gouverneure générale, Mary Simon, mais au chef d’État de cet assujettissement monarchique archaïque lui-même. « Cette décision souligne la souveraineté du Canada. C’est absolument clair », a-t-il hasardé, peu convaincant, visiblement étonné........
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