Protéger les frontières de la vie privée
Qu’ont en commun la « sécurité de la frontière » et la collecte facilitée de métadonnées, sans mandat, par les forces de l’ordre ? Le lien est pour le moins ténu, pour ne pas dire factice. Ce qui n’a pas empêché le gouvernement Carney de les amalgamer dans un projet de loi omnibus, déjà fortement, et à juste titre, contesté.
Le premier ministre canadien n’a pas perdu de temps, dès son arrivée en poste, pour adopter la déshonorable pratique des projets de loi fourre-tout. Son tout premier, le C-2 déposé ce printemps, modifie sur 127 pages une dizaine de lois. Il propose de resserrer l’accueil d’immigrants et de demandeurs d’asile ainsi que d’étendre le dépistage de drogues — deux ripostes aux lubies du président américain Donald Trump. Le projet de loi viendrait également élargir la fouille possible de courrier postal — sous prétexte démesuré de cette fantaisiste crise frontalière du fentanyl. Qui plus est, le C-2 créerait une nouvelle disposition permettant la demande d’information « de base », sans mandat, à tout « fournisseur de services ».
Ces nouveaux pouvoirs, s’ils sont octroyés, seraient très vastes, ne se limitant pas aux forces policières ou de renseignement mais accessibles à tout « fonctionnaire public »........
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