Il aura fallu six ans aux libéraux fédéraux pour enfin blinder leur interdiction d’armes d’assaut de style militaire d’un programme de rachat permettant de les remiser définitivement. Il a suffi de 20 minutes pour que l’un des leurs l’enraye, avant même son entrée en vigueur.

Enregistré à son insu par une connaissance propriétaire d’armes à feu, le ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, est venu remettre en doute l’efficacité, voire l’objectif même, du programme qu’il s’apprêtait à dévoiler.

Se lamentant d’avoir hérité du dossier, le ministre a fait valoir que, si ce n’était que de lui, il aurait recommencé à zéro pour privilégier d’autres mesures de justice criminelle. À son interlocuteur, qui s’inquiète d’être arrêté par la police s’il refuse de se plier à la loi, le ministre rétorque qu’il croit peu probable que les agents municipaux aient les ressources nécessaires pour la faire ainsi respecter. « Ne me demande pas de t’expliquer la logique derrière tout ça », dit-il pour protester, en insinuant que le programme de rachat d’armes d’assaut n’est qu’une ruse électoraliste destinée au Québec.

Deux jours plus tard, au Parlement, la survivante des féminicides de Polytechnique Nathalie Provost, aujourd’hui secrétaire d’État à la Nature, a été forcée de faire preuve d’un imperturbable aplomb. Celle qui........

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