À quoi sert un ministre?
Ainsi l’ex-ministre des Transports François Bonnardel a-t-il maintenu devant la commission Gallant avoir été trompé de toutes parts dans le fiasco SAAQclic, tant par la société d’État que par son propre cabinet. Pendant que sa collègue et successeure au portefeuille, Geneviève Guilbault, s’est vue forcée de reconnaître, sans vouloir pour autant l’admettre, avoir elle-même dissimulé les dérapages du projet. Décidément, les Québécois auront eu droit, dans ces premiers témoignages levant le voile sur la gestion politique de ce virage numérique raté, à un choquant portrait d’indolence, d’aveuglement volontaire et d’odieuse tromperie.
Voilà qu’en l’espace de 48 heures, le démenti des six derniers mois du gouvernement caquiste s’est effondré la semaine dernière. Ce n’est pas par soudaine contrition ou tardive transparence. La ministre Guilbault plaidait encore, en se présentant devant le commissaire Denis Gallant vendredi, qu’elle n’avait appris l’ampleur du dépassement de coûts qu’en lisant le rapport dévastateur de la vérificatrice générale en février. Or, face à un document lui ayant été envoyé ainsi qu’à son cabinet en 2023 et détaillant, en toutes lettres, une hausse de coûts de 204 millions de dollars (soit près de 50 % du projet) de même que le fractionnement de contrats de sorte qu’ils passeraient sous le radar,........
© Le Devoir
