Religion et écoles, ce mauvais ménage
Avec cette série, l’équipe éditoriale remonte la ligne du temps, du référendum de 1995 jusqu’à nos jours, et braque les projecteurs sur des personnalités québécoises dont le legs a durablement marqué notre paysage sociopolitique. Aujourd’hui : Pauline Marois et la déconfessionnalisation des écoles.
Il lui a fallu de la ténacité, de l’audace et bien sûr cette finesse de jugement politique qu’on lui a reconnue partout où elle est passée. En devenant l’architecte de la déconfessionnalisation du réseau scolaire, Pauline Marois a signé une réforme québécoise fondamentale, dont le legs durable a transformé la gouvernance des écoles et ouvert la voie aux débats contemporains sur la laïcité.
La commande était ambitieuse. Et c’est le premier ministre Lucien Bouchard qui la lui donne lors de son premier conseil national du Parti québécois, en 1996. Sa mission ? Remplacer la religion par la langue pour distinguer les écoles primaires et secondaires québécoises, alors toujours divisées selon des critères confessionnels. La réforme de la ministre de l’Éducation d’alors, Pauline Marois, permet la création de 72 commissions scolaires linguistiques, en lieu et place des 154 commissions scolaires catholiques et protestantes.
Cette transformation historique s’inscrit en droite ligne avec le travail amorcé lors de la Révolution tranquille, période charnière de modernisation d’un Québec encore très imprégné des diktats de l’Église catholique. Dans son percutant rapport, le «........
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