Vive le Québec rouge!
Le désaccord entre les chefs du Bloc québécois et du Parti québécois (PQ) autour de la stratégie politique à privilégier sur la scène fédérale démontre à quel point le Bloc s’est éloigné de la mission que la formation s’était donnée lors de sa création, en 1990.
Comme son fondateur, Lucien Bouchard, l’avait lui-même expliqué dans son autobiographie sortie en 1992 : « Selon l’expression de Bernard Landry, les Québécois doivent cesser de voter pour une chose et son contraire. “Rouge à Ottawa, bleu à Québec ; p’t’être ben que oui, p’t’être ben que non” : notre ambivalence nous aura fait bien du tort. » La création du Bloc avait comme objectif « de constituer, à Ottawa, une concentration de toutes les tendances souverainistes » et de permettre aux souverainistes de « voter au fédéral en harmonie avec leur vision de l’avenir du Québec ».
Bien de l’eau a coulé depuis que M. Bouchard a écrit ces mots. Rappelons qu’une poignée de députés progressistes-conservateurs et libéraux avaient suivi M. Bouchard après sa démission du gouvernement de Brian Mulroney en raison des modifications à l’accord du lac Meech proposées par Jean Charest, qui avait été mandaté par le premier ministre pour trouver un compromis pouvant amener les provinces récalcitrantes à entériner l’entente constitutionnelle. L’un de ces députés de la première heure, Louis Plamondon, vient d’être réélu pour la onzième fois sous la bannière bloquiste. Preuve que la formation qui se voulait « transitoire » est plutôt devenue un parti politique comme les autres, voué surtout à sa propre préservation.
La stratégie électorale qu’a adoptée le chef bloquiste,........
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