Accrochée à un arbre, une dague plantée dans le cœur, une femme iranienne crie à la liberté
Un jour brûlant de l’été 1988, dans la ville iranienne d’Islamabad, près de la frontière irakienne, la commandante Sara, accompagnée de deux combattants, immobilisa un bataillon entier des forces du régime iranien et en bloqua l’avancée pendant des heures. Elle réussit à abattre de nombreux soldats ennemis. Quand leurs armes se turent et que tous pensèrent qu’ils étaient morts, les hommes du bataillon s’approchèrent et découvrirent avec stupeur que celle qui avait arrêté leur progression était une femme. Les deux hommes étaient tombés, mais Sara, épuisée, tira encore son fusil de sous son corps et abattit plusieurs ennemis supplémentaires. Elle fut aussitôt criblée de balles. Submergés par la haine, les soldats du régime pendirent son corps à un arbre, sur une colline, enfonçant une dague dans son cœur, et en firent ainsi un symbole de la résistance féminine.
Issu d’une grotte du Moyen Âge, cet étrange monstre qu’est la République islamique combinait une légitimité religieuse et une légitimité politique, fait inédit dans l’histoire de l’Iran. Mais incapable de répondre aux besoins culturels et économiques du XXIe siècle, ce monstre ne pouvait survivre qu’à travers une répression sans précédent.
Silvia Federici, théoricienne féministe italo-américaine, montre dans ses ouvrages........
© Le Devoir
