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Quand les mots appellent le feu aux États-Unis

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16.09.2025

Le 25 avril 1945, près de la frontière suisse, Benito Mussolini trouve une mort violente. Le 30 avril 1945, les troupes soviétiques ayant envahi Berlin, Adolf Hitler se suicide. À l’image de leurs deux leaders, les régimes fascistes du siècle dernier n’ont pas été vaincus par les tribunaux, les parlements ou des manifestations pacifiques : ils ont été vaincus grâce à une violence inouïe, celle qu’a mise en scène la Seconde Guerre mondiale.

Bien que les ambitions impériales des deux régimes aient sans doute rendu la guerre inévitable, on ne sait pas s’ils auraient chuté si rapidement sans la contre-offensive des Alliés. Jusqu’au début des hostilités, les régimes de Hitler et de Mussolini étaient tristement stables : les oppositions ayant été progressivement liquidées et les institutions mises au pas avec l’aide de polices secrètes efficaces, les volontés du Duce et du Führer étaient faites loi.

Justement, les régimes fascistes étaient des régimes de l’indistinction : à la différence de nos sociétés démocratiques et libérales, qui érigent des murs entre leurs différentes sphères (entre l’Église et l’État, entre la science et la politique, entre l’exécutif et le législatif, etc.), les régimes fascistes étaient fondés sur le refus des séparations libérales. Un principe unique — la volonté du chef — devait régir toutes les parties de la société. La force du système totalitaire se trouvait dans le caractère total de sa domination, qui ne laissait à peu près aucun espace pour la contestation, ainsi que l’a détaillé Hannah Arendt.

Face à de tels régimes radicaux, la........

© Le Devoir