L’auteur est historien, sociologue, écrivain et enseignant retraité de l’UQAC. Ses recherches portent sur les imaginaires collectifs.

Le rôle des facteurs culturels dans la vie d’une société est essentiel (bien que sous-estimé). En voici quelques exemples empruntés au contexte américain.

1. S’agissant de l’autorité présidentielle, ce sont pour une très grande part des normes ou des usages qui devaient en principe encadrer son exercice. Trump a donc pu les violer impunément (je laisse de côté les illégalités formelles qu’il a également commises) en accomplissant les actes suivants :

— tenir des activités officielles à Mar-a-Lago ou dans ses clubs de golf (et imputer des factures salées au budget de la Maison-Blanche ?) ;

— orienter des démarches diplomatiques en fonction des pays où sa famille brasse des affaires ;

— refuser de produire ses états financiers ;

— remodeler substantiellement (dans le style Mar-a-Lago ?) la très patrimoniale Maison-Blanche ;

— imposer des « corrections » dans les manuels scolaires ;

— affecter des forces armées à des tâches policières ;

— utiliser l’armée pour combattre le trafic de drogue à l’étranger ;

— prendre le contrôle du Kennedy Center ;

— exclure arbitrairement des journalistes des points de presse ;

— imposer des amendes aux médias ou les poursuivre pour diffamation ;

— offrir une prime pour l’arrêt de politiciens ou de personnages publics étrangers ;

— attaquer l’autonomie des universités ;

— transformer l’État en actionnaire de compagnies privées ;

— censurer les expositions, les spectacles.

Dans tous ces cas (et d’autres ?), Trump étend l’aire du pouvoir présidentiel, qu’on n’avait pas jugé utile auparavant de délimiter plus rigoureusement, misant........

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