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Le choc des mémoires entre Québécois et Autochtones

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28.09.2025

Je dis « Québécois et Autochtones » parce qu’il est clair maintenant qu’on a affaire à deux entités nationales distinctes. Notre gouvernement l’a reconnu depuis longtemps — il faut négocier « de nation à nation ». Et les voix qui s’expriment du côté autochtone affirment manifestement une appartenance distincte.

À première vue, il devrait s’ensuivre deux mémoires séparées, chacune racontant son propre passé. En réalité, cette distinction n’est pas nette à cause des interactions étroites entretenues depuis le XVIIe siècle entre ces deux populations. Or, ces interactions ont pris une forme qui fait ressortir un profond clivage.

Il est indéniable que les Canadiens français (puis les Québécois) ont entretenu avec les Autochtones un rapport de domination et d’exploitation. Cette réalité dérange, elle blesse, même ; on voit qu’elle n’a pas encore pénétré notre imaginaire. Nous devrons pourtant nous y faire. À l’exception d’importants travaux pionniers qu’il faut saluer, relativement peu de recherches empiriques ont été effectuées au Québec pour explorer en profondeur l’histoire de ce rapport et de ses retombées sur les populations concernées. Cependant, une génération de jeunes Québécois montre beaucoup d’intérêt pour ce champ de recherche. Ces travaux contribueront à une nouvelle prise de conscience.

Il faut souhaiter qu’ils prennent de l’ampleur. Nous sommes familiers avec le colonialisme que nous avons subi de la part des anglophones, c’est une composante bien établie de notre passé et nous pouvons légitimement en perpétuer la mémoire. Mais sommes-nous également disposés à reconnaître le colonialisme que, parallèlement, nous avons........

© Le Devoir