Avec le désespoir commence le véritable optimisme
« Avec le désespoir commence le véritable optimisme, celui de l’homme qui n’attend rien, qui sait qu’il n’a aucun droit et que rien ne lui est dû, qui se réjouit de compter sur soi seul, et d’agir seul pour le bien de tous. » – Jean-Paul Sartre
Je ne suis plus un jeune idéaliste. J’ai bien bourlingué du haut de ma quarantaine d’années. Je ne suis plus ce jeune professionnel un tantinet exalté, qui croyait que le bon projet, la bonne intervention, le tout bien formulé, bien attaché, allait convaincre le monde de tourner autrement.
Cela fait maintenant plus de 15 ans que j’œuvre, d’une manière ou d’une autre, sur la première ligne psychosociale ou dans sa périphérie. C’est un choix professionnel, moral, en totale concordance avec mes valeurs et qui me rend fier. Je ne changerais rien à ma vie professionnelle ; je suis à mes yeux au bon endroit.
En effet, 15 ans à côtoyer des personnes magnifiques, mais surtout un lot immense de souffrances, souvent invisibles à l’œil non averti. C’est un métier exigeant, parfois ingrat, mais j’y puise, au fil de mes actions, une force particulière, grave et tranquille, nourrie par la confiance que l’humain, dans toute sa complexité et même dans l’adversité, peut toujours se redresser et avancer. Pas toujours, pas souvent, rarement seul, mais tout de même parfois transcender ses écueils et prendre une direction nouvelle.
Je vois, jour après jour, ce que........
© Le Devoir
