L’assassinat de Charlie Kirk à la frontière du politique et du religieux
L’assassinat du militant trumpiste Charlie Kirk, fondateur en 2012 de l’organisation Turning Point et célèbre pour une parole sans concession et le goût de la joute verbale, est incontestablement un événement politique. Preuve en est, le président Donald Trump a annoncé qu’il lui remettrait à titre posthume la médaille présidentielle de la liberté, et des figures politiques de premier plan, à commencer par le vice-président, J.D. Vance, lui ont rendu un puissant hommage. Mais se mêle à cette dimension politique une dimension religieuse qui, comme cela arrive fréquemment en contexte états-unien, s’inscrit dans la zone grise du théologico-politique.
Si Kirk s’est fait connaître, au moyen de son organisation Turning Point (TP), par la diffusion des idées conservatrices sur les campus des universités et des collèges, il a donné à TP une inflexion davantage religieuse à partir de 2021 en multipliant les collaborations, sous la forme de conférence, avec des églises. À partir de ce moment-là, Kirk fit davantage mention de sa foi évangélique tout en « réclamant le pays pour le Christ ». Ainsi, lors d’une conférence à Phoenix en 2021, il invitait « les chrétiens à se jeter dans l’arène ».
Cette forme de spiritualisation du discours conservateur peut surprendre de la part de quelqu’un qui, à la fin des années........
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