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Ne sommes-nous que des perdants professionnels?

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Trente-cinq ans après l’échec de l’accord du lac Meech dont le cœur était l’ajout dans la constitution canadienne d’une clause reconnaissant que le Québec constitue une société distincte en majorité francophone au sein du pays, le peuple fondateur du Canada sur le plan historique est toujours exclu de sa loi fondamentale avec des conséquences de plus en plus malsaines non seulement pour le Québec, mais également pour le pays lui-même.

Sommes-nous devenus un peuple de perdants professionnels ? Quelle tragédie que cette énorme énergie politique et intellectuelle gaspillée dans un projet souverainiste devenu en grande partie un rêve compensatoire nous aidant à supporter une réalité canadienne qui nous échappe !

Les attaques de Donald Trump contre le Canada n’ont pas seulement renforcé l’unité d’un pays fondé en opposition aux États-Unis au milieu du XIXe siècle. Ces attaques ont également fait ressortir de façon claire le côté canadien du Québec : une partie substantielle des nationalistes, y compris des souverainistes, a plébiscité un Mark Carney continuateur direct de Trudeau père et fils sur le plan identitaire, même si ces nationalistes avaient la possibilité de voter pour........

© Le Devoir