Sommes-nous complices de la violence comme spectacle?
Des humiliations diffusées en direct aux assassinats commentés en ligne, les réseaux sociaux transforment la souffrance humaine en divertissement. Ce glissement n’est pas anodin : il banalise la mort, érode notre empathie et efface peu à peu notre humanité.
À l’origine, ces plateformes se voulaient des espaces d’ouverture et de dialogue. Elles sont devenues, trop souvent, des arènes de déshumanisation. Ce qui choque aujourd’hui n’est pas seulement la violence elle-même, mais sa mise en scène, la jouissance qu’elle suscite et l’indifférence, parfois l’hilarité de ceux qui regardent.
Le mécanisme est connu. Réduire l’autre à une étiquette unique : migrant, trans, chrétien, juif, musulman, fasciste pour mieux lui dénier son humanité. Une fois l’étiquetage établi, l’agression devient acceptable, parfois désirable.
L’anonymat relatif, l’effet de meute et la logique........
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