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L’Alaska, carrefour d’un nouvel ordre mondial

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15.08.2025

À la veille de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine dans l’État américain le plus au nord, l’historien Zack Battat fait ressortir l’importance symbolique mais aussi stratégique de l’Alaska.

Lorsque Donald Trump rencontrera Vladimir Poutine en Alaska, le symbolisme sera aussi lourd que l’ordre du jour. Le choix du lieu ne doit rien au hasard. L’Alaska est une charnière géographique entre les États-Unis et la Russie – séparée d’environ 88 kilomètres à son point le plus large dans le détroit de Béring, et de seulement 3,8 kilomètres à son point le plus étroit – et c’est un endroit où les histoires des deux nations se rejoignent d’une manière exceptionnelle.

Pour le Canada, cet emplacement ne manque pas de résonance. L’Arctique, dont l’Alaska est l’une des principales portes d’entrée, est aussi une zone stratégique cruciale pour Ottawa.

Les revendications territoriales, la surveillance militaire et l’ouverture de nouvelles routes maritimes concernent directement la souveraineté canadienne, et font de chaque geste diplomatique dans la région un signal à la fois pour Moscou et Washington.

L’Alaska fut autrefois un territoire russe. En 1867, les États-Unis l’achetèrent à l’Empire russe pour 7,2 millions de dollars, une transaction raillée1 à l’époque comme étant la « folie de Seward », mais plus tard considérée comme l’une des acquisitions territoriales les plus avisées de l’histoire américaine. Cet accord fut conclu à un moment où la Russie, financièrement éprouvée après la guerre de Crimée, cherchait à se défaire de ses possessions nord-américaines lointaines et à empêcher la........

© La Presse