Fin mai, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a lancé un vaste plan d’austérité budgétaire1 intitulé « ONU80 », prévoyant des coupes massives dans le personnel et des restructurations majeures de ses activités.

L’ONU serait-elle en fin de course ? À bien y regarder, la crise actuelle a des racines plus profondes et les réformes envisagées risquent d’affaiblir l’organisation plutôt que l’aider à s’adapter au XXIe siècle.

La situation financière de l’ONU est calamiteuse. Rappelons d’abord que son budget ordinaire, de près de 3,7 milliards de dollars américains cette année, est inférieur à ceux, combinés, des quatre plus grands clubs de soccer européens2. De ce montant, les deux tiers n’ont toutefois pas encore été versés à l’organisation : les États-Unis à eux seuls doivent 1,5 milliard. À défaut de coupes, Guterres prévoit que d’ici septembre, l’ONU n’aura plus de liquidités pour payer ses employés et fournisseurs.

À ce montant s’ajoutent les contributions budgétaires dites volontaires, mais celles-ci s’atrophient rapidement, notamment pour les agences de développement. L’émaciation est encore plus forte dans les opérations de paix, où aucune nouvelle opération n’a été lancée depuis dix ans et dont le budget a été........

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