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Kim Thúy, et tous celles et ceux que nous n’entendons pas

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22.09.2025

La levée de boucliers de la part de certains commentateurs aux propos de Kim Thúy plus tôt cette semaine a suscité bon nombre de commentaires. Ce collectif d’enfants de réfugiés souhaite réagir et rappeler l’importance du vivre-ensemble dans la société québécoise.

Nous sommes des enfants de réfugiés cambodgiens, laotiens et vietnamiens qui, comme Kim Thúy, ont traversé mers et continents pour trouver refuge au Québec. Nous nous sommes sentis profondément interpellés par les réactions épidermiques récentes aux propos de l’écrivaine, disant avoir « mal à son Québec » et disant même songer à le quitter.

Nous sommes choqués de voir sa prise de parole sincère accueillie non pas avec écoute, mais avec dénigrement. Kim Thúy parle d’une peine d’amour, on lui répond avec un procès d’intention. Elle dit se sentir mise à l’écart dans un climat social clivant, on la traite de privilégiée ingrate. C’est précisément ce type de réaction qui lui donne raison d’être inquiète.

Ses déclarations dérangent parce qu’elles brisent l’image attendue de la boat people reconnaissante et tranquille qui louange la générosité exceptionnelle des Québécois, encore et encore. Elle sort de son rôle de « petite immigrante modèle », que trop souvent on lui assigne.

À l’image de Kim Thúy, trop de personnes immigrantes, qu’elles soient connues ou non, paient un fort coût pour avoir simplement pris la parole.

Ce n’est pas parce que le Québec a accueilli nos familles que........

© La Presse