Québec a-t-il la volonté d’enrayer la tuberculose ?
La tuberculose, qui frappe de plein fouet le Nunavik, met en danger la vie et la santé de nos concitoyens à long terme, évoque le Dr Khan. Il rappelle que les solutions existent et qu’elles sont simples à mettre en place. Il ne manque que la volonté de Québec.
La tuberculose, une maladie infectieuse transmise par voie aérienne, représente l’une des disparités de santé les plus frappantes entre les Inuit et leurs concitoyens québécois.
Actuellement, le risque de tomber malade de la tuberculose est 1000 fois plus élevé1 pour les Inuit du Nunavik que pour les autres Québécois nés au Canada. Pourquoi est-ce important ? D’abord, la tuberculose peut être fatale, en particulier chez les jeunes enfants. Ensuite, la tuberculose peut endommager de façon permanente le corps et entraîner des symptômes à long terme – essoufflement ou pire – même après sa guérison. Finalement, traiter la tuberculose nécessite des ressources, et le système de santé du Nunavik – comme d’autres dans notre province – est déjà surchargé et sous tension.
Ce n’est pas la première fois que le Nunavik est confronté à des niveaux élevés de tuberculose. La maladie a été introduite dans le territoire au début du XXe siècle, à travers les interactions avec des personnes d’origine européenne2. Cela a mené à une épidémie majeure avec une mortalité élevée.
Lorsque les autorités fédérales sont intervenues au milieu du XXe siècle, elles ont répondu en envoyant les individus infectés à des milliers de kilomètres de leurs familles pour traitement. Ces ruptures sur des mois, voire des années, ont causé des traumatismes psychologiques considérables, et des bouleversements sociaux dans les communautés inuit vivant ces........
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