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Trouver le temps de penser

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10.10.2025

La Dre Annie Genois nous invite à réfléchir à tous ces petits gestes faits par automatisme ou imitation, apparemment anodins, mais destructeurs par leur accumulation.

On pense souvent que le mal se cache dans l’exceptionnel, incarné par des figures monstrueuses ou des évènements hors du commun. Mais la philosophe Hannah Arendt a montré que le danger peut aussi naître du quotidien, dans l’absence de réflexion et dans le conformisme.

Son concept de « banalité du mal », formulé lors du procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem, reste d’une actualité troublante. Eichmann n’était pas un monstre idéologique. Il était un petit fonctionnaire docile, ordinaire, qui suivait les règles et répétait les gestes sans réfléchir aux conséquences.

Le mal ne résidait pas dans des actions diaboliques, mais dans l’absence de pensée ou de remise en question.

J’ai toujours trouvé ce concept fascinant, car il nous confronte au potentiel destructeur en chacun de nous. Et il s’applique particulièrement bien aux changements climatiques.

Comme il serait plus simple, presque apaisant, de brandir un épouvantail responsable de la majeure partie de la dégradation de notre planète (une corporation, un gouvernement). C’est plus confortable quand tout paraît noir ou blanc, avec les gentils........

© La Presse