De rien, Monsieur Carney
Partons de la prémisse assumée, sur le plan des valeurs, selon laquelle la possibilité que Pierre Poilievre accède au poste de premier ministre du Canada, d’autant plus pendant que Donald Trump est président des États-Unis, était fortement préoccupante.
Alors, on peut se dire que bien des Canadiens qui partagent cette préoccupation se sont rendus aux urnes lundi animés par un sens du… devoir. Particulièrement les progressistes qui constituent normalement la base électorale du Nouveau Parti démocratique. Et particulièrement les Québécois, qui n’ont jamais été séduits par Poilievre.
En fait, si la majorité l’emporte, je devrais dire « les Québécoises » — et les progressistes de partout au pays, qui sont aussi en majorité des femmes. Là-dessus, les sondages sont très clairs. Proportionnellement, nous sommes plus nombreuses à sentir que l’agressivité hyperpartisane à laquelle nous a habitués le chef conservateur durant ses 20 ans de carrière représente une menace pour le service public. Et lorsque l’homme que nous connaissons depuis deux décennies a décidé de se montrer plus doux et souriant durant les quelques semaines de campagne pour nous convaincre qu’il avait changé, nous sommes aussi nombreuses, riches de l’expérience ancestrale de générations de femmes qui en ont vraiment vu d’autres, à ne pas avoir été particulièrement impressionnées ni convaincues par le phénomène.
Assumant toujours notre prémisse de départ, on peut conclure que ce sont le Québec, les progressistes et, particulièrement, les femmes qui........
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