menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Il suffisait de 100 jours…

7 14
27.04.2025

C’est un peu comme s’il avait éteint les lumières, franchi la porte et fermé le clapet anti-retour derrière lui. En moins de quatre mois, le président américain a brûlé des ponts qui prendront des décennies à reconstruire, redessinant la carte du monde et la structure sociétale américaine.

Il lui aura suffi de 100 jours pour défaire le maillage de l’ordre international libéral, dont les États-Unis constituaient la clé de voûte, pour détricoter une architecture complexe qui arrimait la sécurité internationale à la prospérité globale… Il lui aura suffi de menacer l’intégrité territoriale de certains de ses voisins, de jouer à la roulette russe avec la stabilité économique mondiale sur une valse à quatre temps avec les tarifs douaniers. Il lui aura suffi de substituer l’extorsion (de l’Ukraine, du Panama) à la diplomatie — même coercitive —, de retourner véritablement les relations internationales (les autocrates trouvant droit de cité là où de vieilles démocraties alliées se font clouer au pilori) pour réécrire l’histoire des 80 dernières années, celle de la dissuasion nucléaire, des grandes alliances tant stratégiques qu’économiques, des acquis du droit international et de la légitimité des institutions onusiennes…

Et ce, d’autant que les États-Unis représentaient bien plus qu’un parapluie nucléaire. Par un jeu d’alliances et d’accords bilatéraux, ils étaient les yeux et les oreilles de leurs alliés (en cybersécurité, pour la détection satellitaire, ou s’agissant de la surveillance des événements climatiques) et de la communauté internationale dans des domaines cruciaux à portée mondiale (comme la recherche médicale, la gestion des pandémies). Le définancement de la National Science Foundation et des National Institutes of Health, le démantèlement de l’Agence des États-Unis pour le développement international et l’éviscération de la........

© Le Devoir