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L’antifasciste Gino Abazaj de nouveau présenté au tribunal de Paris pour éviter son extradition en Hongrie

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14.03.2025

De nouveau présenté devant la Cour d’appel de Paris mercredi 12 mars et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la Hongrie, le jeune militant est accusé d’avoir commis des violences sur des néonazis rassemblés à Budapest en février 2023. Ses avocats ont démonté pièce par pièce les vraies-fausses « garanties » apportées par les autorités hongroises, tandis que le ministère public français, un temps partisan d’une « remise » automatique à Orbán, s’enfonce un peu plus dans l’embarras.

Cette fois, les murmures s’éteignent. Le silence envahit l’espace. Total. Grave. Il est 18 h 50, ce mercredi 12 mars, dans la salle d’audience de la Cour d’appel de Paris, réservée à l’examen des mandats d’arrêt européen. La porte donnant sur le box vitré va s’ouvrir, et la salle qui s’était vidée au fil de l’eau est de nouveau pleine.

Depuis le début de l’après-midi, des hommes qui, arrêtés ou emprisonnés en France, poursuivis ou condamnés par d’autres États, défilent : ils sont réclamés, pour des fraudes, des crimes et autres exactions, par la Belgique, l’Algérie, l’Espagne, etc. Bien encadré par trois molosses encagoulés des forces spéciales pénitentiaires, un djihadiste, condamné à une peine de 30 ans de prison lors du procès des attentats du 13 novembre 2015, a un peu plus tôt accepté d’être remis provisoirement aux autorités suédoises.

À présent, c’est le tour de Rexhino « Gino » Abazaj, antifasciste interpellé en France début novembre et emprisonné à Fresnes (Val-de-Marne) depuis quatre mois, accusé par la Hongrie d’avoir commis des violences ayant entraîné des blessures légères, en marge d’un rassemblement néonazi en février 2023. Violences qui auraient été planifiées au sein d’une « organisation criminelle » Vêtu d’une chemise blanche immaculée, le trentenaire pénètre dans le box et, dans un mouvement fugace vers les bancs du public, envoie son visage radieux à ses proches – parents, amoureuse, amis et camarades. Parmi eux, présente à chaque audience pour Gino depuis le début : Ilaria Salis qui, embastillée pendant 15 mois à Budapest pour la même affaire fabriquée par Viktor Orbán, n’a été libérée qu’après son élection au parlement européen en juin 2024.

Saluant le mémoire de 60 pages déposé par la défense « avec beaucoup d’éléments » – « Vous nous avez même transmis une bande dessinée », interpelle-t-il, en référence au livre de Zerocalcare -, le président de cette chambre........

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