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Les micro-violences éducatives ordinaires : un impensé de l’institution scolaire ?

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Sans être forcément perçues comme des formes de violence, certaines paroles tenues en classe ou certaines attitudes de professeurs peuvent durablement blesser des élèves. Des chercheurs se penchent sur cet angle mort de l’institution scolaire qui interroge les logiques de gestion de groupe et la formation au métier enseignant.

Lorsqu’on parle de violences à l’école, on pense aux brutalités physiques ou au harcèlement entre élèves. Mais il existe aussi des violences bien plus insidieuses, que les chercheurs qualifient de micro-violences éducatives : de petits actes ou paroles du quotidien qui portent atteinte à la dignité d’un élève, sans être forcément perçus comme une forme de violence.

Que penser de ce phénomène, à la fois actuel et difficile à percevoir, qui émane principalement des enseignants à l’égard de leurs élèves ?

De nombreux témoignages d’anciens élèves illustrent pourtant son ampleur. Julie, par exemple, aujourd’hui en formation d’enseignant, se souvient qu’en classe de quatrième, un professeur lui a « lancé » :

« Dans ton cerveau, c’est le désert, tu n’arriveras jamais à rien. »

Cette humiliation publique l’a dévastée : Julie explique y avoir cru, au point de décrocher scolairement dès la fin du collège. Il lui a fallu des années pour se reconstruire.

Paul, aussi, étudiant dans la même formation, dira d’une enseignante :

« Elle me faisait sortir de la classe à chaque leçon de mathématiques et m’envoyait en CP, sans avertir mes parents. J’avais honte. Et pendant les contrôles, elle disait aux autres de faire des murs de classeurs pour que je ne copie pas. »

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© The Conversation