Eliza Reid et l’art de se faire entendre
EXPERT INVITÉ. L’expression islandaise « að ganga með bók í maganum » — littéralement « marcher avec un livre dans le ventre » — est l’une des préférées de l’ancienne Première Dame et auteure à succès Eliza Reid. Elle y voit un rappel précieux de l’importance du récit, et de la valeur que représente le fait de partager ses expériences avec sa propre voix.
Tout au long de sa carrière, à la fois comme écrivaine talentueuse et actrice politique informelle, Eliza Reid a adopté cette philosophie. Qu’il s’agisse de s’adresser à des publics internationaux, de mettre en lumière la voix des femmes ou d’écrire des romans policiers, elle utilise le récit non seulement pour s’exprimer, mais aussi pour faire accepter des idées susceptibles de bousculer le statu quo.
Originaire du Canada, Reid n’est pas née en Islande : elle a grandi dans la ferme familiale en périphérie d’Ottawa. Pourtant, elle parle couramment l’islandais et s’est immergée dans la culture du pays depuis son déménagement en 2003 avec son mari, Guðni Jóhannesson, aujourd’hui ex-président de la République. Le couple s’est rencontré à Oxford, où elle a « gagné » un rendez-vous avec lui grâce à un tirage au sort — auquel elle a contribué, avec humour, en glissant plusieurs fois son nom dans le chapeau : « C’était une manière de forcer un peu le destin. Qui aurait cru que ce moment de spontanéité aurait de telles conséquences à long terme ! »
Après avoir vécu cinq ans en Angleterre, où elle a obtenu sa maîtrise en histoire moderne et lui, son doctorat, le couple........
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