L’INEE du siècle
Comme plusieurs, j’attendais avec impatience la création de l’Institut national d’excellence en éducation (INEE), voilà que les grandes lignes en sont enfin dévoilées. J’en suis bien content, mais rien n’est encore très clair, sinon que le portrait est encore sombre en éducation.
Ce qui mène à formuler une mise en garde qui, à mes yeux, est primordiale lorsqu’on décide d’ajouter une couche supplémentaire au mammouth bureaucratique déjà existant. S’il vous plaît, ô grands dirigeants, n’empirez pas la situation.
Dans cet esprit, je me permets de partager avec vous une technique très efficace pour empêcher de greffer une lourdeur de plus à la lourdeur existante : être à l’écoute. De qui ? Des gens qui travaillent dans les classes, de l’autre côté du formulaire, donc des travailleurs, et non des gens assis confortablement dans un bureau bien climatisé.
Je m’explique. Devant les derniers scandales affectant notre jeunesse, le vieux Socrate a certainement dû se retourner dans sa tombe, régurgitant du même coup la ciguë. Toi qui voulais corrompre la jeunesse, eh bien, tu sais quoi, mon cher Socrate (oui, je le tutoie, je l’ai lu assez pour cela) ? La jeunesse ne va pas bien du tout. Et ce n’est pas sa faute à elle — ni la tienne, d’ailleurs. La faute vient de certains adultes qui portent un masque de dirigeants et d’intervenants, ceux que j’ai déjà nommés les mandarins de l’éducation. Ce sont ces derniers qui sont devenus corrompus, et cela, dans le mauvais sens du terme. Le résultat ? On a au Québec un système en totale déconnexion avec ce qui se passe sur le plancher des vaches.
Lorsque j’ai commencé à écrire des textes ici et là, on disait de moi (et on le dit encore, sans doute) : « Pour qui se prend-il, ce non légalement qualifié pour critiquer notre école ? » Il est vrai que je n’avais pas toutes les qualifications........
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