Un mauvais film
Un soir de semaine, au début du mois de janvier, je me rends chez une amie pour finaliser un projet de couture. Je m’installe à l’îlot central pour prendre un verre d’eau tandis que je papote avec son amoureux. Leur plus jeune fils, qui vient tout juste de sortir de la douche, apparaît soudain devant nous emmitouflé dans sa serviette. Il a l’âge où cette dernière recouvre encore tout son petit corps. Il s’arrête net pour nous demander, de but en blanc : « Est-ce que c’est vrai que Trump va nous attaquer ? » Il ajoute qu’il a « entendu ça aux infos à la radio ».
Je perçois que le père de l’enfant ne possède pas toutes les informations nécessaires pour lui répondre, car il n’a pas encore entendu la nouvelle du jour. Alors, je me lance dans une réponse que je veux rassurante : « Mais non, t’inquiètes pas, Trump ne va pas nous attaquer avec des armes. Il menace d’utiliser la force économique pour nous obliger à faire des choses qu’on ne veut pas faire. »
Ma réponse n’a rien de compréhensible pour le petit bonhomme. Son visage affiche la même mine inquiète. Il ajoute qu’il a entendu la madame dire que Trump voulait la guerre. Je tente à nouveau une réponse : « Oui, mais une guerre des tarifs. » Malheureusement, je vois bien qu’aucun de mes mots n’a de sens aux yeux de l’enfant de 8 ans, qui se retire prestement dans sa chambre, les sourcils froncés.
Permettez-moi d’avouer ici qu’en vérité, j’ai bien du mal, moi aussi, à comprendre les finesses de la géopolitique nord-américaine ces jours-ci. Je lis les articles et j’écoute les experts de divers panels, mais je ne comprends… rien. Bien sûr, je suis capable de saisir les enjeux........
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