Warren Buffett contre Elon Musk
Lors de l’assemblée annuelle de Berkshire Hathaway, le 3 mai dernier, Warren Buffett a annoncé qu’il quitterait son poste d’ici la fin de l’année. Une transition attendue, mais symbolique. À 94 ans, c’est une figure majeure du capitalisme qui s’efface, artisan d’une philosophie d’investissement patiente et rigoureuse qui a façonné des générations de disciples.
Buffett a toujours cherché à investir à très long terme dans des entreprises sous-évaluées, mais de grande qualité, qu’il comprenait parfaitement. Des entreprises dotées d’avantages concurrentiels forts et difficilement attaquables, ce qu’il appelait un « moat ». Le moat, pour Buffett, représente les douves, le fossé qui protège le château fort des attaques ennemies.
La création de richesse générée par Warren Buffett au cours de sa vie est exceptionnelle, sans équivalent dans l’histoire du capitalisme moderne sur une aussi longue durée. En 1965, l’action de Berkshire Hathaway valait environ 19 $. À la clôture de vendredi dernier, elle atteignait 770 999 $. Cela représente un rendement annuel composé de plus de 20 % sur près de 60 ans. En comparaison, le S&P 500 a affiché un rendement composé d’environ 10 % sur la même période.
Cette vision de l’investissement a aussi ses détracteurs, et Elon Musk en fait partie.
Dès 2018, le patron de Tesla et de SpaceX déclarait que le concept de moat était dépassé et peu pertinent à l’ère de l’innovation accélérée. À ses yeux, les avantages........
© Le Devoir
