Provoquer une «tempête locative parfaite»
L’auteur est professeur de littérature à Montréal, collaborateur de la revue Argument et essayiste. Il a récemment publié Écrire à contre-courant (Somme toute, 2024) et contribué à l’ouvrage collectif Critique de la raison universitaire, dirigé par A. Bernadet et qui vient de paraître chez Liber.
La décision du Tribunal administratif du logement de permettre pour 2025 une augmentation des loyers de 5,9 % constitue un véritable affront pour les 40 % de Québécois qui sont locataires. Mais c’est surtout une monumentale erreur de prétendre s’appuyer pour justifier cette hausse sur un barème d’apparence objective, sans tenir compte de la situation politique que nous sommes en train de vivre et que nous allons potentiellement avoir à affronter durant les quatre prochaines années.
Rappelons d’abord que les hausses de loyer autorisées par le Tribunal administratif du logement (TAL) ont connu ces derniers temps une croissance très importante, passant de 1,28 % en 2022 à 2,3 % en 2023, puis à 4 % en 2024, pour atteindre finalement près de 6 % en 2025. Or, on sait que les hausses réelles des loyers sont, notamment en raison de la crise du logement, souvent supérieures à ces augmentations autorisées par le TAL. Et on sait également que, durant la même période, les........
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