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La guerre du golfe... du Mexique

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06.02.2025

Tout comme les autres mots, les noms de lieux sont le fruit de l’histoire, autrement dit de l’usage, et ils s’imposent à tous par des détours parfois singuliers.

Le Canada doit ainsi son nom à un mot huron et iroquois qui signifie « village » et à une mécompréhension de Jacques Cartier qui crut à tort qu’il s’agissait du nom de la contrée. Le continent américain lui-même aurait dû, plus logiquement, s’appeler « Colombie », du nom de son premier découvreur, plutôt que d’adopter celui d’un explorateur relativement méconnu : Amerigo Vespucci.

Ce dernier dut cet improbable hommage au succès que connurent certaines de ses lettres, peut-être apocryphes, et surtout au cartographe allemand Martin Waldseemüller, qui nomma d’après son nom ces nouvelles terres découvertes depuis peu. Ces dernières auraient aussi bien pu s’appeler « Mexica », du nom du peuple (les Aztèques) qui dominait les rivages continentaux où abordèrent les premiers Européens, ou « île de la Tortue », si des colons français ou hollandais s’étaient inspirés, pour les désigner, de ce mythe de création autochtone dont ils avaient eu vent depuis qu’ils occupaient quelques territoires dans l’est de ce nouveau continent.

Bref, il y a dans la toponymie une part de hasard, d’indéterminé. Bien malin qui pourrait expliquer pourquoi le golfe qui borde les côtes du Mexique et du sud des États-Unis s’appelle « golfe du Mexique », plutôt que « golfe de la Louisiane », « du Texas » ou encore « des Caraïbes » ; ce qu’on........

© Le Devoir