De la «bullshit»
Jour après jour, quand on prend connaissance des interventions médiatiques que multiplie Donald Trump depuis le 20 janvier, on est saisis tout à la fois par un sentiment d’incrédulité, une sensation de sidération et une folle envie de rire.
Qu’il parle de faire du Canada le 51e État des États-Unis, d’acheter le Groenland, de reprendre possession du canal de Panama, ou de « prendre le contrôle » de la bande de Gaza pour la transformer en « Riviera du Proche-Orient », on peut se demander à bon droit si des propos à ce point outranciers sont sérieux, ou s’il ne s’agit pas de plaisanteries douteuses. Le doute est à ce point permis que, quand il a évoqué pour la première fois cette idée d’annexer le Canada, Justin Trudeau et les ministres qui l’accompagnaient à Mar-a-Lago n’y ont vu qu’une mauvaise blague. Qui pourrait les en blâmer ?
Le problème, c’est que Donald Trump n’est pas un humoriste un peu lourd dont on pourrait considérer qu’il ne mérite pas une seconde de notre attention ; il est le président des États-Unis. Ses interventions publiques ont le potentiel de bouleverser les équilibres dans certaines régions du globe, de renverser des alliances, de déstabiliser l’économie de pays entiers. Il est donc primordial de savoir si ces propos sont des plaisanteries de mauvais goût ou des projets politiques mûrement réfléchis.
La meilleure........
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