Avec le temps
Ces dernières semaines, je suis beaucoup allée au cinéma. De bons films intrigants, il me semble qu’il en pleut depuis quelque temps, que, chaque semaine, je pourrais aller en voir deux ou trois. En bonus, c’est la meilleure excuse pour esquiver les sports d’hiver. Je ne sais toujours pas freiner avec mes nouveaux patins, mais j’aimerais vous parler aujourd’hui d’une tendance que j’ai observée sur nos grands et petits écrans.
De retour en ville après une première session au cégep de Jonquière, où elle étudie pour devenir monteuse et réalisatrice de films d’horreur, ma fille m’a parlé dès son arrivée d’un film récent, marquant pour elle : The Substance, mettant en vedette Demi Moore.
Dans cette œuvre de Coralie Fargeat, une vedette de la télévision est renvoyée de l’émission qu’elle anime parce que, lui annonce son producteur (le bien nommé Harvey) en se goinfrant de langoustines, « At 50, well, it stops. » C’est alors qu’elle découvre, sur le marché noir, l’existence d’une « substance » qui permet, une semaine sur deux, de générer une version plus jeune, plus belle et optimale de soi. Il faut vraiment suivre les instructions cependant — consigne qui ne sera pas respectée.
Horrifique et sanglante, la suite tourne au cauchemar. Mais pas seulement pour le côté spectaculaire de l’affaire ; le scénario (Prix du scénario à Cannes) est résolument féministe, c’en est même frontal. Il est question ici du vieillissement des femmes, du combat qu’elles sont condamnées à perdre contre le passage du temps, de l’impossibilité, même en se battant bec et........
© Le Devoir
