Traces américaines
Pour illustrer un reportage récent sur une activité d’identification des pistes à l’Ecomuseum de Sainte-Anne-de-Bellevue, une photo montrait, sur une surface enneigée, un fin pointillé que la légende décrivait comme une piste de « souris blanche ». J’ai ri. Eh non, la souris de laboratoire n’est pas indigène au Québec, contrairement à la souris sylvestre et à la souris à pattes blanches qui, elles, possèdent un pelage d’un brun roux délicat. Et le poil de ces souris sauvages ne blanchit pas en hiver comme ceux du lièvre variable et de l’hermine.
Si tout le monde ne peut pas être un expert en déchiffrement de la page blanche de nos forêts, acquérir quelques connaissances de base en cette matière n’a rien de compliqué, et ça évite de se mettre le doigt trop profond dans l’œil et d’étaler son ignorance en public. Il n’y a pas si longtemps, sur Meta, quelqu’un avait publié la photo d’une piste de lièvre tout ce qu’il y a de plus caractéristique, avec ses pattes arrière aux grands doigts écartés en forme de raquettes. Cette personne, intriguée, demandait de l’aide. Parmi les centaines d’internautes venus à son secours, je dirais qu’une bonne moitié étaient dans le champ de patates, et que leurs suppositions, allant du chien au lynx et du pécan au chevreuil, étaient plutôt divertissantes.
J’ai eu, pour ma part, la chance de voir à l’œuvre un maître en ce domaine, le regretté Roger Bider, qui fut un des fondateurs de l’Ecomuseum susmentionné. Le long d’une étroite bande de sable fin d’un terrain de camping de l’Arizona,........
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